Une agence, c’est quoi ? Malgré le marécage abracadabrantesque de définitions, on dénote pas moins de :
- 434 opérateurs, organismes distincts de l’État mais payés et gérés par lui, pour sous-traiter sa politique. On y trouve Pôle Emploi (rebaptisé France Travail), mais aussi de véritables planques, telles que l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur, qui emploie 87 personnes à temps plein pour classer des catalogues numériques.
- 317 commissions diverses, aux fonctions souvent grotesques, comme la Commission nationale du débat public, un « machin » intégralement inutile, au budget pharaonique de 10 millions d’euros par an !
- Près de 700 structures diverses et souvent indéboulonnables, comme le très baroque « Conseil consultatif de gestion du corps des administrateurs des postes et télécommunications », mis en place en 1994 et à l’utilité douteuse…
Au total, ces organismes emploient près de 500 000 personnes en équivalents temps plein, soit 20 % de la masse salariale de l’État.
Même nos élus sont tenus à distance de ce labyrinthe ! Les députés se plaignent beaucoup du peu d’information dont ils bénéficient pour contrôler ce qui se passe dans les agences.
Sans transparence ni contrôle démocratique, comment s’étonner que 78 % des agences n’aient AUCUNE obligation contractualisée avec l’État ? C’est tout simplement scandaleux ! Ces organismes dépensent NOS milliards sans avoir à rendre de comptes à personne.
Imaginez un peu : sur près de 1500 structures, plus des trois quarts fonctionnent sans objectifs précis, sans indicateurs de performance, sans aucune évaluation de leur efficacité ! Elles reçoivent l’argent de NOS impôts et font... ce qu’elles veulent.
Le conseiller-maître à la Cour des comptes François Ecalle le confirme lui-même : « Ces contrats d’objectifs sont largement inutiles. Lorsqu’on a participé à la rédaction de ces documents, on sait à quel point ils sont creux et ne représentent en rien un moyen de contrôle de l’État sur ses opérateurs. »
Selon la Cour des Comptes, seulement 22 % des opérateurs avaient un contrat d’objectifs en vigueur en 2020. Autrement dit, l’État verse des milliards d’euros à des organismes sans même leur demander ce qu’ils comptent en faire ! Dans quelle entreprise privée, dans quel foyer accepterait-on une telle gabegie ? Nulle part, bien sûr.
Et ce n’est pas faute d’avoir été alerté. Rapport après rapport, les mises en garde s’accumulent, et pourtant rien ne change. L’inertie bureaucratique protège ce système opaque qui échappe à tout contrôle des citoyens et même du Parlement !
Pour rendre ce chaos encore plus coûteux, le budget alloué à ces structures a DOUBLÉ entre 2012 et 2024, engloutissant toujours plus de nos impôts.
Le chaos administratif est tel que personne ne sait réellement combien d’agences existent. En 2012, deux rapports officiels parvenaient à des résultats totalement différents : 103 agences selon le Conseil d’État, mais 1244 selon l’Inspection générale des finances !
Cet empilement d’agences n’est pas seulement un gouffre financier à 100 milliards d’euros par an mais également un mic-mac total, dans lequel les doublons sont légion.
Vous ne savez probablement pas ce qu’est la Commission des comptes commerciaux de la Nation… et c’est bien normal, puisqu’il s’agit d’un clone inutile de l’INSEE !
Sans prêter aucune attention à la santé budgétaire du pays ni à l’efficacité de son administration, ils empilent des comités Théodule sur des planques bureaucratiques.
Chaque année, la Commission nationale des prothésistes et orthésistes pour l’appareillage des personnes handicapées a pour activité principale d’organiser une conférence par an — le tout pour la modique somme de 130 000 euros !
Ou encore, prenez l’Anap, la HAS et l’Anesm — trois agences de santé qui se marchent sur les pieds avec une mission identique : pondre des recommandations.
Trois noms différents, trois budgets séparés, trois sièges sociaux... mais impossible de distinguer ce qui les différencie vraiment. C’est comme payer trois plombiers pour réparer le même robinet ! Votre argent coule à flots dans ce gaspillage organisé. Il faut arrêter cette folie !